Revue cinéma #1

~ Il y a quelques temps, j'ai eu l'idée de vous créer un article spécial cinéma, avec mes propres ressentis, à chaud, sur un film que je suis allée voir au cinéma. N'ayant pas osé créer un article tout de suite, aujourd'hui je me suis décidée à cause du film que je suis allée voir cet après-midi. Je ne sais pas si cette revue sera ponctuelle ou régulière, mais là, je me DEVAIS de vous en parler...

La vie d'Adèle, un film d'Abedellatif Kechiche - 3H00

avec  

Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche...

Synopsis : A 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa ves bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s'affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres, Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...

Mon avis : je suis allée voir ce film par curiosité, suite à toutes les critiques, bonnes ou mauvaises, que j'ai pu lire à son sujet. J'y suis allée seule car j'avais une après-midi à tuer, car caser 3 heures dans son emploi du temps, ce n'est pas toujours chose facile.

Qu'est-ce que j'en ai pensé ? Et bien... j'ai adoré. Au début, j'ai été un peu déstabilisée par la façon dont est tourné le film. Beaucoup de gros plans sur les visages avec tantôt de la stabilité dans l'image, tantôt une caméra qui tremble (volontairement). J'avais du mal à me faire au style que je trouvais au début du film plutôt négligé et peu agréable, mais au final, je comprends tout à fait ce choix de prise de vue.

On suit Adèle, adolescente en première L qui découvre la vie : ses émois, ses joies, ses douleurs, ses premiers désirs, sa sexualité... C'est en fait une introspection sur ce personnage. On DEVIENT ce personnage. On aime avec Adèle, on pleure avec Adèle, on se découvre avec Adèle... Tout au long du film, on la voit écrire dans un journal intime. Au final, ce film est un peu la version imagée de son journal. En voulant faire comme ses amis, elle gâche sa vie, mais ne peut pas retenir très longtemps son envie et ses pulsions quand Emma débarque dans sa vie. On va donc suivre Adèle pendant plusieurs années, avec la découverte de son homosexualité (et encore, je n'aime pas ce mot, car avec Adèle, on comprend que l'amour n'a pas d'âge ni de sexe et qu'on n'est pas juste hétéro ou homo, on aime une personne,  et c'est tout !)

J'ai été bluffée par l'actrice Adèle Exarchopoulos. A seulement 19 ans (mon âge à moi, c'est vous dire si je me sentais proche d'elle) elle m'a émue au plus haut point. Elle est courageuse dans son jeu d'actrice, sincère, humaine, et c'est une fille tellement belle au naturel... Léa Seydoux, alias Emma, est également un personnage primordial car c'est elle qui va faire naître la vraie personnalité d'Adèle. Si j'aurais pu être choquée par les scènes d'amour (TRES TRES explicites, on pourrait presque penser à un film pornographique tant les images sont remplies de réalisme, on a vraiment l'impression que les deux actrices font l'amour, et ce à plusieurs reprises, d'ailleurs, le film a été interdit dans un état aux Etats-Unis) je n'ai absolument pas été dérangées par celles-ci. Au contraire, au delà du nu et de la bestialité de ces passages, on ressent l'amour, la pulsion des corps qui est plus forte que tout, et j'ai trouvé ça BEAU.

C'est un film vrai, qui prône le réalisme. Pas d'effet spéciaux rajoutés, les acteurs ne sont pas maquillés et ne sont pas améliorés pour paraître le plus parfait possible. Pas de chichis, le réalisateur n'hésite pas à laisser ses acteurs avec le nez qui coule pendant plusieurs minutes pour rendre le côté dramatique d'une scène encore plus palpable. 

Au final, je n'ai vraiment pas vu les 3 heures passées, et j'ai été étonnée que le film soit déjà terminé. J'ai vécu ce film, je l'ai adoré. Si la fin ne m'a pas totalement convaincue puisqu'elle reste ouverte (mais le réalisateur n'a pas du tout fermé l'idée d'une suite, au contraire, il a déclaré s'être beaucoup attaché au personnage qu'il a créé qu'il le voit à tous les âges de la vie), je ne suis pas restée sur ma fin. De plus, j'ai adoré le contraste entre la première et la dernière scène : à la première, on voit Adèle qui sort de chez elle, elle marche et elle est face à nous. A la dernière scène, c'est une Adèle adulte qui marche au loin, et qui nous tourne le dos. Comme si une page de son histoire était terminée, comme si elle avait fait le tour de son histoire. Et nous aussi, en même temps.